…commence sans le savoir il y a plus d’un siècle, à cette époque il était encore courant de voir les foyers campagnards fabriquer leurs savons. Les ingrédients de base étaient les graisses de cuisine qu’elles soient végétales ou animales (suif), associées au cendre du poêle. Ce recyclage en faisait un produit économique, d’autant que le savon servait, en plus de la toilette, pour faire la lessive.

C’était le cas chez mes arrières grands parents paternels, une famille modeste ancrée dans les traditions. Ils ont naturellement transmis leur savoir faire à leur fille, ma grand-mère, et c’est avec elle que j’ai participé à la fabrication de mes premiers savons il y a plusieurs décennies. Pour vous dire toute la vérité, je n’ai que peu de souvenir des quelques séances de chimie qu’elle me permettait de suivre à distance à cause des risques de brulures du mélange.

Une vocation retrouvée

Ces souvenirs sont remontés à la surface lorsqu’en débarrassant le grenier, il y a dix ans, est réapparu un morceau de savon sec enveloppé dans un vieux sac. J’ai tout de suite eu envie de perpétuer la tradition, j’ai fait des recherches et deux semaines plus tard mon premier savon voyait le jour. Pas de gras de cochon, ni cendre dans la composition, mais avec de l’huile d’olive et de palme.

Cet essai fut sans suite et ce n’est qu’en janvier 2009, coincé à la maison à cause d’une maladie, que je me suis remis à la saponification et que j’ai décidé d’en faire commerce. A une époque où préserver la planète est plus que jamais d’actualité, revenir à des produits naturels, emballé simplement, me paraissait essentiel. En mémoire de ma Grand-mère et de ce souvenir marquant de ma jeunesse, j’ai décidé de lui donner son nom : Victoria !